Surmonter le rapport difficile à la langue par la pratique de l’écriture en groupe, outil de partage d’expérience et levier d’intégration sociale.
Le projet « Vies de Femme » par exemple, a été organisé par l’Association Casse Ta Routine est un atelier d’écriture et de graphisme destiné à lutter contre l’isolement et permettre à toutes les femmes de participer à un espace de créativité artistique et de partage.
Les dispositifs d’écriture proposés visent d’abord à faire connaissance, puisqu’être ensemble, c’est déjà quelque chose, puis à lever les blocages les plus apparents grâce à l’énergie du groupe et au pouvoir des mots, et enfin à s’aventurer vers des zones plus intimes afin de rendre libres et libérées, la parole et l’écriture.
Il s’agit avant tout de cela: de liberté à conquérir.
Mettre des mots sur ses souvenirs et ses silences, transformer son histoire en récit, développer ses idées, questionner son rapport au monde, explorer les possibilités du langage, c’est découvrir de quoi sa propre pensée est capable, c’est prendre place, corps, voix.
Le partage des textes grâce aux lectures à voix haute en atelier, puis aux illustrations consignées dans des planches avec le dessinateur Yassin Latrache, apporte à cette expérience intime, une dimension collective.
Un texte écrit est une parole rendue.
Un texte écouté et un dessin regardé sont des consciences qui s’éclairent.
Mettre en valeur les mots, c’est redonner au langage sa vertu première : créer du lien.
Lien à soi, lien aux autres, lien à l’art. Ce n’est rien d’autre qu’une nécessité humaine.
L’exposition aura pour but d’offrir une visibilité aux richesses des parcours et d’encourager le dialogue grâce aux pratiques artistiques.
Ces productions sont aussi des sillons questionnant l’intégration, les déplacements et l’émancipation des femmes de Nantes Nord, en abordant pêle-mêle leur rapport à la ville, de leur arrivée jusqu’à aujourd’hui, avec ses multiples étapes, ses surprises, ses déceptions, ses rêves, ses peines et ses joies quotidiennes.
Merci à l’équipe de Association Casse Ta Routine, merci à toutes ces femmes pour leurs confidences et leur audace, merci à Alexandra Benhamou pour avoir initié ces connexions.
Histoires à suivre…
Forte d’une formation spécifique suivie auprès de l’ALEPH, je suis en mesure de répondre à des demandes d’intervention auprès d’institutions scolaires, carcérales, hospitalières ou de lieux d’accueil de migrants, de sans domicile, d’enfants de la rue. Il s’agit d’élaborer des stratégies particulières, adaptées à ces contextes pour offrir à leurs publics, dans l’atelier d’écriture, un lieu privilégié et unique d’échange et de partage où se réconcilier avec l’expression personnelle.
C’est aussi et surtout ma conviction profonde et mon engagement au quotidien : faire de la culture un bien commun, démocratiser l’écriture, permettre l’expression orale et écrite, et offrir des espaces d’échanges citoyens.
Inviter des habitants à témoigner de leurs histoires, à l’endroit exact où ils les ont vécues. Des balades sous forme de confidences pour transformer poétiquement des lieux du quotidien.
Exemples : Un coup de foudre, en attendant un bus. Une rencontre en bas de l’immeuble. Une dispute
devant tel arrêt de Tram, au marché, au centre commercial. Une déclaration à la caisse. Un coup de fil important reçu à la boulangerie. …
Il nous arrive mille histoires dans une ville, sur un île, mille anecdotes. Et si ces histoires s’écrivaient ?
Cet atelier offre aux habitants de tout âge et de tous horizons d’écrire le récit associé à leur square, leur carrefour, leur arrêt de bus, leur plage, pour tracer avec eux le chemin d’une balade narrative et intime, au fil de leur espace public de vie.
Un premier travail d’écriture auprès d’un groupe en EPHAD, avec pour objectif l’écriture d’un texte à propos de leur adolescence, sous forme de lettres.
Chaque lettre est adressée à un collégien ou lycéen ou enfant de l’école primaire de la ville. Cet
élève, en lisant, va découvrir à la fois un récit intime mais aussi, le récit d’une époque, de faits appartenant à la construction identitaire collective.
La seconde étape du projet consiste à faire émerger chez l’élève une réponse et ce texte intègre ses émotions suite à cette lecture (surprises, découvertes.) tout en racontant à son tour sa propre
adolescence, ses préoccupations, ses rêves pour l’avenir, ses valeurs.
A l’issue de cela, les deux groupes se rencontrent pour une lecture chorale.
Si l’on s’en tient aux faits, les participants passent une nuit dans un musée, portes ouvertes pour l’occasion, avec leur sac en bandoulière, un carnet et un stylo à la main.
Les faits, bien souvent, ne sont rien et de déambulations libres en visites guidées, les textes s’écrivent
à la lumière de faibles néons, de lumineuses confidences et d’imaginations libérées par le dialogue avec les œuvres autour qui répondent en silence.
L’atelier se clôt avec une lecture orale des textes produits au sein de l’enceinte du musée en horaire d’ouverture, face à un public qui déambule.
Contact : aurelia@aureliaringard.com